[RP]~Milamber:

Je reposte donc mon RP dans ce nouveau forum,
que ceux qui ne l'on pas fait en profitent pour le lire !

je change un peu les couleurs au passage !

Cette histoire commence en 2195, date d'obtention pour Milamber, de son diplôme de stratégie-gestion. Délivré par l'Académie spatiale du Commonwealth, cette réussite couronna 7 ans d'études et de simulations acharnées sur les batailles spatiales et les différents développements types des colonies.

Quelques temps après la remise de son diplôme, il fut convoqué par le responsable militaire du secteur martien , d'où il était originaire, pour prendre part à une colonisation plus lointaine que les précédentes. Milamber avait postulé pour participer à cette expérience inédite, il fut donc très enthousiaste d'apprendre que l'on avait accédé à sa demande.

Le départ était prévu pour dans un mois, juste le temps de revoir sa famille, ses quelques amis qui ne faisait pas partie du voyage.

Le jour du départ, après une nuit trop courte agitée et pleine de questions, on rassembla les colons près d'un site militaire et le sénateur de l'Amérique du nord leur tint ce discours:

"Cette mission de colonisation lointaine, nom de code CO23GT2195RE, se compose de 20 vaisseaux de colonisations qui se dirigeront vers une zone exploitable du secteur Sirius. Chacun d'entre eux se posera sur une planète différente et quelque peu distante des autres pour éviter la surpopulation.

Chaque vaisseau transporte les ressources nécessaires à l'établissement primaire sur la nouvelle planète et transporte 600 colons.
Le vaisseau sera piloté par une équipe de robots et d'ordinateurs durant les 300 ans que durera ce voyage. Vous serez pour votre part mis en hibernation par cryogénisation pendant 298 ans.

Les deux ans où vous resterez éveillés seront séparés en périodes de 4 à 6 mois par groupe de 5 pendant lesquelles vous ferez les corrections éventuelles sur le logiciel de pilotage, surveillerez l'hibernation des autres et réparerez le vaisseaux en cas de besoin.

Votre mission sera de terraformer la planète qui vous aura été assignée et de la nantir d'une infrastructure et d'un gouvernement planétaire autonome apte à survivre et à accueillir le public.
Nous chargeons dans les bases de données du vaisseaux la quasi-totalité des technologies dont nous disposons, ainsi qu'un récapitulatif approuvé par le Commonwealth de l'histoire de l'humanité.

Parmi vous ont été recruté des individus de tous horizons, et de toutes professions pour le bon déroulement des opérations, chacun possède sa spécialité et sera utile dans votre société.
Le gouvernement tient à la réussite de cette opération pour trouver des sources de productions alternatives, nous vous enverrons donc toute l'aide disponible en cas de problème majeur.
Allez, croissez, multipliez, grandissez, prospérez et développez vous ! "

Sur ces mots deux portes sortirent de la terre et des militaires firent entrer les futurs-colons. Ils traversèrent de long couloirs et se retrouvèrent finalement dans un immense hangar contenant 20 vaisseaux de la taille d'un petit gratte-ciel. Sur un ordre du sénateur, le toit du hangar s'ouvrit et les colons embarquèrent pendant que le personnel évacuait la zone de lancement.
En sa qualité de futur responsable de la colonie, Milamber se rendit dans le poste de commandement pour voir le décollage pendant que la cryogénisation des colons commençait. Chacun était mis dans une cellule séparée, puis congelé à une température proche de celle du vide intersidéral. Lorsque tout les préparatifs furent terminés, on mit en route les centrales à micro-fusion qui alimenteront le vaisseau pour toute la durée du voyage. Milamber pu suivre le déroulement des opérations grâce aux haut-parleurs du poste de commandement.

"Ici Contrôle cryogénisation, tout est ok ! "

"Système de pilotage enclenché !"

"Mise en route des centrales !"

"Centrales fonctionnelles, fusion enclenchée !"

"Déconnexion des sources d'énergies externes "

"Fermeture des sas !"

"Vaisseau fermé, contrôle pressurisation ok!"

"Evacuation de la zone de lancement, ceci n'est pas un exercice ! A tout le personnel présent, évacuation du pas de tir !"

"Mise à feu des moteurs principaux"

Un grondement sourd se fit entendre et le vaisseau trembla.

"Décollage dans 5 …

4

3

2

1

0

Décollage !"

Le vaisseau commença à vibrer fortement, et Milamber se mit à douter de la capacité des moteurs à soulever une telle masse. La propulser dans l'espace c'est une chose, l'arracher à la pesanteur terrestre en est une autre !
Mais, lentement au départ puis plus rapidement, le toit du hangar se rapprocha du vaisseau pour finalement disparaitre avec le sol dans le nuage de fumée et de poussières produites par les réacteurs.
Milamber regarda rapetisser le sol il vit pour la première fois l'ensemble du complexe militaire et fut surpris par son étendue. Mais rapidement cette base devint trop petite pour être vue et alors que le vaisseau quittait lourdement l'atmosphère terrestre, Milamber se retourna une dernière fois pour voir disparaitre de ses yeux l'Amérique du nord qui se fondait dans un brouillard brun de pollution. Devant lui s'ouvrait l'espace infini.

Il devait rester éveillé les 3 premiers mois du voyages et les 3 derniers, mais à cause de ses qualifications, une autre période de 2 mois d'éveil lui avait été imposée. Le vaisseau sur lequel il avait embarqué se nommait le Rillanon, ils possédait une intelligence artificielle suffisante pour disserter de longues heures avec Milamber sur des sujets aussi divers que la politique du Commonwealth ou la biodiversité indigène supposée de leur planète cible.

Il fut surpris d'apprendre que les 20 vaisseaux volaient côte à côte jusqu'à leur arrivée dans le système Sirius. Son ami Ferinz était à un poste semblable au sien mais dans un autre vaisseau et, les systèmes de communications ayant une portée suffisante pour des dialogues inter-vaisseaux, ils partagèrent leurs temps libres sur un canal privé où ils se racontaient leurs activités et où ils lançaient des simulations de guerres spatiales.

Le système de pilotage commença à montrer des faiblesses lors de la traversée de la ceinture d'astéroïdes, où plusieurs vaisseaux furent endommagés dont un si gravement qu'il perdit toute son atmosphère et une partie de son chargement. Il a dut être remorqué jusqu'au dehors du champ par les autres vaisseaux en pilotage manuel.
Des vaisseaux utilitaires qui passaient par là vinrent à la rescousse et récupérèrent une cinquantaine de colons cryogénisés qui avaient étés éjectés de l'appareil. On a appris plus tard que ces colons n'avaient aucun dommage aussi bien physique que psychologique grâce à la cryogénisation.
Ce vaisseau nommé l'Avenger dût repartir sur terre pour réparer et reprit le voyage seul.
Après ce premier épisode mouvementé Milamber, qui avait grandement contribué à la réussite de la traversée pour son vaisseau, alla se reposer dans sa cabine.
Mais le sommeil ne venait pas, en lui même il fulminait:
*C'est ca, prend moi pour un abruti monsieur le sénateur ! Il devait s'en douter lui !*
Il lui revint alors une phrase du discours du sénateur:
"[...]pendant lesquelles vous ferez les corrections éventuelles sur le logiciel de pilotage"
Tu parles !

Comme si tu ne le savait pas, à cause de toi les 5 membres d’équipage de l’Avenger sont morts*

Bouillant intérieurement, il se leva de sa couchette et alluma sa console com. voir qui était présent pour lui changer les idées. Voyant que personne n’était connecté, il se leva et se rendit dans le poste de commandement, désert à cette heure tardive à l’exception du capitaine Balderk dont c'était le tour de garde.

"Bonsoir capitaine Balderk, quelles nouvelles ?"
"Rien commandeur, le vaisseau continue à prendre de la vitesse d'ici 1 an nous pourrons couper les moteurs et continuer sur notre lancée pour économiser le deutérium des moteurs"
"Très bien merci " Il se tourna vers un écran:
"Rillanon, affiche moi un graphique de notre trajet prévu pour les 6 prochains mois"
"Affichage …"
Il étudia alors le trajet qu'ils devaient parcourir et entreprit de le modifier afin d'éviter les zones de champs d'astéroïdes

Le lendemain matin, il se mit en communication avec les autres commandeurs des vaisseaux restant, débattant des possibles modifications de trajectoires qu'il avait trouvées pendant la nuit. La majeure partie fut acceptée. Le reste de la journée, l'ordinateur de bord dédia une partie de sa puissance à calculer les nouvelles corrections à faire.
Il fut en outre décidé de réveiller les colons plus fréquemment et de laisser toujours deux hommes de veille dans le poste de commandement.

Le voyage se déroula sans problème jusqu'après le système XML23 dénommé ainsi uniquement sur les cartes, dernier système habité par la population du Commonwealth (distant de 3 années lumières de la terre ). Ils entraient dans les territoires sauvages. On racontait les histoires les plus terrifiantes sur ces contées lointaines.
On parlait de vaisseaux gigantesques de la taille d'un astroport, des étoiles vivantes et des nuages de poussières intelligents.
Malheureusement, il était temps pour Milamber d'entrer en hibernation par cryogénie.

Il se rendit donc dans le poste de commandement du vaisseau où il passa ses dernières heures d'éveil à dicter un mémo pour la personne qui lui succéderais. Dans ce rapport, il consigna les principaux événements survenus depuis le décollage, ainsi que les changements de trajectoires.

Il vida ensuite la cabine qui lui avait été assignée de toutes ses affaires personnelles qu'il mit dans un conteneur, à l'abri des chocs.
"Plus que quelques minutes, et je serais raide et froid comme un glaçon, et pour un petit bout de temps !" Confia t'il à la cloison en alliage qui isolait sa cabine. Intérieurement, lui venaient de sombres pensées:

*Espérons qu'il ne se passera rien de grave pendant mon sommeil, je n'aime pas savoir ma vie dans les mains de personnes que je ne connais pas. Je n'aimerais pas que notre vaisseau se brise dans un champ d'astéroïdes ou dans une zone hautement radioactive, car même si je survis, ce qui n'est pas garantit, nous aurons alors perdu 7 mois sur notre programme. *

Il se secoua intérieurement avant de se dire qu'il devait y aller. Malgré ses doutes, il se dirigea d'un pas ferme vers sa cellule de cryogénisation. Il brancha le tuyau d'oxygène sur son masque et attendit que les assistants lancent le processus de cryogénisation.
La paroi isolante se referma sur lui et son appréhension commença à grandir. Il sentit un froid vif le glacer jusqu'aux os puis, en l'espace d'une seconde, la température était revenue aux 18 degrés communs dans tout le vaisseau.

*Eh bien ! Ca y est, encore un truc qui foire !
C'est bien ma veine, je ne peux pas attendre éveillé les 299 ans et 6 mois restants !
En admettant que je survive malgré mon âge, je m'ennuierais ferme !*

Il attendit que la porte s'ouvre pour pouvoir sortir
*Bon qu'est-ce qu'ils fichent là-dehors les ingénieurs, ils comptent me laisser poireauter ici longtemps ? *

La porte s'ouvrit laissant place à un médic qui débrancha son oxygène et l'aida à sortir de la cellule. Il avait les muscles engourdis et ne voyait pas pourquoi. Milamber demanda:
" Alors qu'est-ce qui n'a pas marché ? "

Les médics présents s'entre-regardèrent, gênés, et celui qui avait sorti Milamber de la cabine de cryogénisation répondit:
" Rien commander, tout à parfaitement fonctionné, vous avez hiberné pendant 57 ans, 3mois et 2 semaines très exactement. Ce qui fait de vous un homme âgé physiquement de 80 ans si l'on tient compte de votre âge avant le début du voyage qui était de 23 ans. "

Milamber regarda étonné les médics présents et alors que les idées se chamboulaient dans sa tête, il s'assit pour reprendre ses esprits. Au bout de quelques temps, il se leva et réalisa que sa période d'hibernation aurait dût durer 45 ans de plus. Il en demanda la raison:
" Pourquoi m'avez vous décongelé ?
Le réveil n'était prévu que pour dans 48 ans !
Que se passe t'il ? "

Encore un fois les médics s'entre-regardèrent et le plus âgé annonça:
" Il vaut mieux pour cela que vous voyez le capitaine de bord, il vous expliquera tout. "

Prenant une grande inspiration, Milamber se dirigea vers le poste de commandement à toute vitesse, manquant plusieurs fois de renverser des robots de maintenance qui vadrouillaient dans le secteur. Alors que les questions se bousculaient dans sa tête, il ouvrit les portes violemment, faisant sursauter le capitaine.
"Alors que se passe t'il ici ?! "
"Il ya un gros problème commander", répondit-il, "écoutez plutôt cette bande sonore que nous avons reçu il y a de cela quelques heures". Le capitaine se tourna vers l'ordinateur:
"Rillanon, verrouille cette salle que personne n'entende ce qui se dira ici"
"A vos ordres capitaine !" répondit une voix métallique alors que les portent se verrouillaient

"Passe-nous l'enregistrement"
La colère de Milamber s'était apaisée en entendant les précautions prisent par le capitaine et se mua en attention silencieuse et ce qu'il entendit le stupéfia :

"Vaisseau non identifié, ceci est une zone d'accès restreint de par les accords d'alpha-centauri mineur.
Envoyez immédiatement vos codes d'identification et stoppez les moteurs nous allons monter à bord, si vous transportez des humains, ils seront recyclés quelque soit leur état.
Si vous refusez d'obtempérer, vous serez détruits vous et votre cargaison. Trois dizaines de chasseurs lourdement armés vous observent et sont prêts à intervenir en cas de refus"

Le capitaine ménagea une pause et repris:
"Et selon Rillanon, ce texte perd beaucoup à la traduction, la version d'origine est nettement plus violente concernant la fin qui nous est réservé et plus descriptive. Le message originel émane d'une petite station spatiale située à environ 50 kilomètres de notre position, les chasseurs en questions gravitent autour de nous depuis 1heure maintenant. Toujours selon Rillanon, le dialecte utilisé est de l'Aragnien ou quelque chose comme ça."

"Plus précisément de l'Aracnadien commander", rectifia l'ordinateur de bord, "ce dialecte est utilisé par une civilisation dérivée de l'humanité dont les premiers membres subirent des manipulations génétiques irréversibles. Ils éprouvent une haine féroce envers l'humanité et leur habileté au pilotage de vaisseaux spatiaux est décuplée. La flotte du Commonwealth les a arrêtés en 2145 près d'alpha..."

"Ca ira Rillanon merci" ,l'interrompit Milamber, "Ils nous sont supérieurs, en nombre comme en puissance de feu et ce vaisseau n'est pas prêt pour les conflits intergalactiques.
Passons en revue les données dont nous disposons: premier point où sommes nous ?"
Le capitaine répondit: "Nous sommes à environ 12 unités astronomiques de l'étoile Béta majeure, Rillanon je veux un hologramme de notre position. Nous avons stoppé les machines à 30 kilomètres de cette zone dangereuse pleine de poches de gaz."

Un hologramme s'éclaira au milieu de la pièce. Trente points rouges tournoyaient autour du vaisseau. Milamber désigna une tache sombre devant le vaisseau:
"C'est la zone de poches de gaz n'est ce pas ? Rillanon, peut on passer à travers sans dommage pour le vaisseau ?"
"Impossible capitaine, la chaleur des moteurs les feraient exploser et elles sont trop grosses, elles endommageraient la coque "
Une explosion sourde se fit entendre à l'arrière du vaisseau et l'on pu sentir la coque trembler. Le capitaine se rattrapa au mur et demanda:
"Qu'avons nous touché ?"

"Les chasseurs ont envoyé un tir de semonce capitaine"
"Estimation des dégâts ! " hurla Milamber
"Le bouclier latéral est mort commander, leur tir à été trop puissant, le blindage de la coque à absorbé le tir mais il ne tiendra pas longtemps contre un tir soutenu. Les chasseurs ennemis se sont rassemblés à l'arrière de nos vaisseau. Ils ont envoyés des tirs sur 5 des autres vaisseaux de colonisation. "

"Transmettez le message aux autres vaisseaux de colonisation:
Moteurs au maximum, shuntez toute la puissance des tourelles et du bouclier avant pour renforcer le bouclier arrière, foncez dans la zone de poches de gaz une fois dedans coupez les moteurs pour éviter les explosions, cela brouillera leurs radars. Envoyez des leurs énergétiques pour les aveugler !"
"Message transmis commander, les autres vaisseaux ont répondu favorablement, ils partiront en même temps que nous."
"En avant toute, puissance des moteurs au maximum, utilisez la postcombustion pour accélérer plus vite"

Le vaisseau trembla et commença à s'élancer, les moteurs ronronnèrent puis la postcombustion s'enclenchant, un grondement sourd remplit le vaisseau qui commença à prendre de la vitesse. Simultanément, les autres vaisseaux s'élancèrent de toute la puissance de leur moteurs. L'hologramme au milieu de la pièce montra que les leurres avaient fonctionnés et retardés les chasseurs ennemis ce qui donna aux 19 vaisseaux de colonisation le temps nécessaire pour prendre de la vitesse. Une fois remis de leur surprise, les chasseurs aracnadiens se lancèrent à la poursuite des colons. Le vaisseau colon le plus lent se fit lentement rattraper, il clignota sur l'hologramme pendant que le bouclier arrière essuyait les tirs.

"Le Zusuchi à explosé, l'explosion des réserves de deutérium à touché le bouclier latéral du Terramac, mais deux chasseurs ennemis ont disparus de nos écrans. Un troisième est endommagé et se retire du combat."

Les chasseurs se rapprochèrent de l'avant dernier vaisseau, désormais en dernière position, la plus dangereuse et ouvrirent le feu sur le Terramac, les tirs énergétiques enfoncèrent les plaques de blindage recouvrant son flanc non-protégé et des explosions secondaires secouèrent tout le vaisseau.
Mais le Terramac coupa ses moteurs et dévia toute l'énergie de ces derniers, ainsi que du bouclier hors service vers les tourelles et ouvrit le feu, forçant les chasseurs à s'éparpiller.
Milamber se précipita sur sa console de communication et ouvrit un canal:
"Terramac vous êtes fous !
accélérerez vous allez vous faire détruire !"
Une voix hachée sortit du haut-parleur:
"Ici le Terramac, partez sans nous, nous allons les retenir !" Un chasseur se changea en boule de magma lorsque les tourelles du Terramac l'alignèrent. "Un ennemi abattu ! Partez vite nous faisons diversion !"
"Ici Rillanon, nous vous attendrons à la sortie de la zone de gaz, faites gaffe à vous et bonne chance"
"Deuxième ennemi détruit ! Abattez-les tous ! Ok Rillanon prenez la tête du convoi !"
Milamber regarda rapetisser le Terramac alors que les vaisseaux restants s'éloignaient de la zone de combat puis des points rouges orangés apparurent sur la coque qui se distordit avant de se séparer en deux. Une brève flamme apparut quand son atmosphère surchauffée se consuma.
Un grésillement sorti des haut-parleurs:
"Avons abattus cinq ennemis, le vaisseau à perdu son intégrité structurelle, mais nous nous sommes retranchés dans le poste de commandement et certaines tourelles fonctionnent encore, il reste un module de déplacement spatial dans lequel nous pourrons nous enfuir, ne perdez jamais espoir il y a toujours une solution !"
Le champ de gaz était en vue, Milamber continua de faire accélérer son vaisseau jusqu'à l'extrême limite de la zone pour prendre le maximum de vitesse possible avant de couper les moteurs

Le champ de gaz, non indiqué sur les cartes stellaires se dressait devant les colons terriens, tel un mur infranchissable, les vaisseaux le transpercèrent, un à un moteurs éteints laissant derrière eux les cadavres encore fumants du Terramac et du Zusuchi. Les poches de gaz les environnèrent, coupant toute visibilité aussi bien visuelle qu'avec le radar ou l'infrarouge.
Les vaisseaux continuèrent sur leur lancée, ne ralentissant que peu grâce au vide intersidéral qui ne contenait rien de plus dense que des gaz pour freiner les vaisseaux. Chacun isolé, habituellement relié aux autres vaisseaux par les communications, avec pour seul équipage 5 personnes pour la plupart terrorisées par le déchainement de violence qui s'était déroulé sur leurs yeux.
Après un moment d'angoisse intense:
* Et si des astéroïdes se cachaient dans cette zone invisible à leurs yeux ? *

Le moral de Milamber se releva aidé par le sens des responsabilités envers les 600 hommes cryogénisés dans son vaisseau dont le sort restait entre ses mains., quelque soient les conditions dans lesquelles ils évoluaient. Il repris donc espoir et demanda un rapport dégâts de l'appareil.
"Le bouclier s'est relevé après le tir de semonce des ennemis, nous avons subits quelque tirs, mais les boucliers ont tenu, grâce au sacrifice du Terramac qui a attiré le feu adverse. Tout les équipements sont opérationnels sur le vaisseau, et la coque n'a pas été endommagée."

L'ordinateur utilisa une voix synthétique grave et triste pour annoncer:
Mes senseurs indiquent qu'un colon est décédé dans sa cabine de cryogénisation. Tout porte à croire que la cause serait un vice de conception du système d'alimentation électrique.
J'imprime le schéma et le détail des modifications à accomplir au niveau de l'alimentation générale."

Milamber décréta une minute de silence en la mémoire de leur compagnon disparu. Puis il se mit à rédiger un compte rendu des événements, comme il avait pris l'habitude de le faire. Il y inclut une liste des personnes décédées ou supposées mortes des équipages du Terramac et du Zusuchi.
Les heures passèrent et la zone qui les environnaient commença à s'éclaircir, passant de l'orange pastel constellé de taches rougeâtres à une étendue à découvert parsemée par place de filaments orange. Huit vaisseaux émergèrent en même temps de la zone mortelle que constituait cette gigantesque masse de gaz, bientôt suivi par les dix autres, dont un présentait de curieuses noircissures sur un flanc.

Milamber lança aussitôt un appel sur le canal général:
"Ici commandement du Rillanon, tout va bien ici, quelle est votre situation ?"
Aussitôt, les haut-parleurs se remplirent de "tout va bien ici !" provenant de tous les vaisseaux de colonisation à l'exception du Zantezuken, le vaisseau possédant les traces noires:
"Ici Zantezuken, nous avons quasiment perdu notre bouclier sous le tir ennemi, et lorsque nous sommes entrée dans ce champ gazifière la coque était trop chaude et nous avons fait exploser une poche de gaz, tuant les deux ennemis qui nous poursuivaient, mais à part ça on est ok !"

"Bien "annonça Milamber, "je propose de nommer cette étendue de gaz non cartographiée comme le Champ du Terramac, en un honneur aux membres du Terramac qui se sont sacrifiés pour nous !"
"Comme vous voulez commander," répondit le capitaine du Zantezuken "mais si on pouvait décamper d'ici vite fait, ca nous arrangerait, mon scan longue distance à capté un écho à la lisière du Champ du Terramac. c'est encore dans le champ et loin de nous, mais ca ce rapproche !"

Effectivement, une forme hautement énergétique venait de faire son apparition sur l'hologramme du Rillanon. Trop gros pour être un chasseur, et trop énergétique pour être un vaisseau de colonisation. Le canal général grésilla lorsque l'objet inconnu sorti de la zone d'aveuglement des télécomunications et les mots qui en sortirent furent incompréhensibles:

"Ici module grffsxffk habité Tergfkfjfsick à tous les vaisseaux: Arrêtez vous !"
Voyant sans doute que les vaisseaux terriens prenaient de la vitesse, le vaisseau inconnu répéta plus clairement:
"Ici module d'exploration habité Terra1 du Terramac, à tous les vaisseaux: Arrêtez vous !
je répète: attendez nous ! Nous sommes en vie !"

Les vaisseaux stoppèrent et ouvrirent leur hangar pour laisser entrer le module d'exploration, transformé pour l'occasion en capsule de sauvetage autonome et capable de se déplacer.
Les survivants furent accueillis en héros, et lorsque les vaisseaux colons eurent repris de la vitesse et retrouvé leur cap initial, tous les équipages voulurent entendre le récit de leur exploit.

Lorsque leur vaisseau avait rompu la formation et ouvert le feu de toutes ses tourelles sur les ennemis, le bouclier des ennemis était rapidement tombé et trois chasseurs s'étaient changé en boules de feu avant que le bouclier du Terramac ne tombe sous leur assauts.

La coque avait souffert et l'équipage, après avoir chargé en carburant le module qui devait les sauver, se retrancha dans une salle de survie près du pont d'atterrissage, transférant les commandes du vaisseaux dans cette salle toute petite et en s'y barricadant trouvant la un stock d'armes très interessant, ils eurent le temps de détruire trois autres chasseurs avant que le croiseur arrive à portée et n'ouvre le feu, détruisant les tourelles restantes.
Puis une navette d'abordage força le sas de leur pont d'arrimage, et des Aracnadiens en combinaison spatiale en descendirent. Ils rentrèrent dans le navire et cherchèrent les survivants retranchés, détruisant les caméra de surveillances au fur et à mesure qu'ils avançaient. Ce qui permettait aux hommes retranchés dans la salle de survie de suivre leur progression malgré tout.

Lorsque ces monstres passèrent devant la porte camouflée de la salle de survie, les hommes étaient prêts à mourir, en en emportant le plus possible avec eux, mais ils eurent une autre idée, ils s'armèrent jusqu'a dents, se répartissant les blasters et les fusils d'assaut. Puis il mirent sous tension une tourelle de surplus stockée ici dans le plus grand secret. Ils ouvrirent doucement la porte et jaillirent dans le couloir, poussant devant eux la tourelle. Les Aracnadiens les entendirent, se retournèrent et ouvrir le feu mais les tirs de leurs armes énergétiques furent absorbés par le bouclier de la tourelle. Les armes d'assaut de l'infanterie ne sont pas très efficace sur des armes de vaisseaux, l'inverse en revanche ...

Les hommes de l'équipage tirèrent, et toute la puissance de la tourelle fut convertie en tirs mortels qui transpercèrent les combinaisons blindées des non-humains comme un couteau traverse une feuille de papier tendue. Les tirs de lasers ennemis se firent plus sporadiques, puis disparurent totalement alors qu'une épaisse fumée emplissait le couloir.
Ils eurent une vision d'horreur lorsque la fumée se dissipa, aspirée par les souffleries du vaisseau. Les morceaux de corps carbonisés étaient éparpillés dans tous les sens et le sol était rouge de sang, il n'y avait aucun survivant d'un tel carnage, d'une immense boucherie. Les tirs avaient été si puissant que le mur en face d'eux avait été proprement pulvérisé et le suivant de même.

L'équipage avait alors débranché la tourelle et envoyé un des leurs placer des charges explosives dans les réservoirs de deutérium. Les charges ont été placé, mais l'homme n'est pas revenu. Les autres ont investit le pont d'atterrissage, tuant par surprise les quatre gardes postés ici et prirent leurs armes avant de charger la tourelle qui leur sauva la vie et de monter dans le module d'exploration et de mettre les gaz.

Le module était très rapide et ils étaient déjà loin quand leurs ennemis réagirent, et les chasseurs Aracnadiens gravitaient encore autour du Terramac lorsque celui-ci explosa en une gigantesque boule de plasma, avalant des chasseurs Aracnadiens qui gravitaient autour. Ils utilisèrent la même technique que les autres pour passer entre les poches de gaz sans exploser, les rattrapant même grâce l'accélération rapide et à la vitesse plus élevée du petit vaisseau.

"Le capitaine du vaisseau est décédé, il n'était pas revenu de son sabotage des réacteurs et des réservoirs de deutérium, nous en sommes sortis vivants, mais nous n'avons put sauver les passagers en état d'hibernation. Ils ont tous péris avec le vaisseau."

Termina de raconter l'un des survivants d'une voix triste.
Milamber rectifia en conséquence et publia sa liste des personnes disparues.
Le danger passé, il pris la décision de retourner dans sa cabine de cryogénisation et de laisser le vaisseaux aux mains d'autres personnes. Mais cela ne pu se faire que dans trois semaines, le corps humain supportant difficilement deux cryogénisations si rapprochées.

Milamber dut donc s'occuper pendant le temps qui lui restait, à réparer la coque depuis l'extérieur. Il enfila donc une combinaison spatiale, et se rendit dans le sas de décompression.

La porte se referma derrière lui et le vide se fit, gonflant légèrement sa combinaison spatiale qui contenait un peu d'air, puis la porte donnant sur le vide interstellaire s'ouvrit, laissant le champ libre à un milliard d'étoiles. Milamber sortit du sas et chercha des yeux le soleil de ce système.

Il vit sur leur gauche (si tant est que les notion de gauche et droite aient encore un sens dans l'espace) un halo brumeux faiblement éclairé par un nain blanc moribond.
Ce soleil, autrefois jaune brillant comme le soleil qui avait vu naitre l'humanité était passé par une phase de croissance exponentielle qui n'avait laissée intactes que les deux planètes les plus distantes de l'étoile, carbonisant ou avalant les autres devenant ainsi une "Géante rouge".
Cette phase de croissance se stabilisa un moment, tandis que l'étoile brulait ses dernières ressources d'hydrogènes et d'éléments plus lourds dit "de seconde génération" formés par la fusion de l'hydrogène.
Puis sa densité devint trop faible pour qu'elle se soutienne elle-même et elle se rétracta violement, laissant derrière elle une nébuleuse planétaire, des champs d'astéroïdes constitués d'éléments lourds et dense et une naine blanche qui éclairait faiblement le magnifique spectacle de la nébuleuse.

Milamber secoua la tête et chassa de ses pensées les cours d'évolution astronomique qu'il avait eu à l'académie et se concentra sur sa tâche, le vaisseau volait toujours à grande vitesse et bien que rattaché par un cordon de survie au vaisseau, il ne devait pas être agréable de se faire ramener en treuil jusqu'au sas.

Il occupa ainsi ses trois semaines d'éveil, à réparer et entretenir le vaisseau, avant de retourner dans son caisson de cryogénisation pour attendre les 48 ans restants.

Il enfila sa combinaison spéciale, et avec une certaine impression de déjà-vu, entra dans le caisson. Les médics refermèrent la porte et un froid intense l'envahit.

Milamber rouvrit les yeux sur une table médicale, entouré par les médics qui le regardaient d'un air soulagé.
Milamber tenta de se relever, et à sa grande surprise, il retomba allongé sur la table, trop faible pour se relever. Il regarda les médics et demanda d'une voix croassante:

"Que se passe-t'il ? pourquoi suis-je ici ?"

Son cerveaux était embrouillé et il avait du mal à aligner trois mots. Il se secoua et sa vision s'éclaircit il distingua mieux les personnes qui l'entouraient. Les médics lui répondirent:

"Vous êtes enfin de retour parmi-nous. Ne vous inquiétez pas, réveillez vous tout doucement, on va tout vous expliquer."

Milamber ferma les yeux et sombra dans les ténèbres accueillantes et reposante comparées à la froide lumière de la salle de réanimation.
Il se réveilla à nouveau quelques temps plus tard, dans sa propre cabine cette fois-ci.
Bien réveillé, il pu se lever et fit quelques pas chancelants dans sa chambre.
Il retournait sur son lit lorsqu'un des membres de l'équipage, qu'il n'avait jamais vu encore, entra dans sa cabine.

"Bien, je vois que vous êtes réveillé commander ! Suivez moi, je vais tout vous expliquer"

Il sortit de la cabine et se dirigea vers le poste de commandement, Milamber lui emboita le pas et fit de son mieux pour rester à sa hauteur, il commençait à se sentir mieux.
Lorsqu'il arriva dans le poste de commandement, toutes les personnes présentes cessèrent leurs activités et le saluèrent.
Peu habitué à de telles marques de sympathie, il les remercia et se tourna vers le capitaine actuel du vaisseau et en demanda la raison.
La voix de l'ordinateur de bord résonna dans les haut-parleurs:

"Bienvenue Commander, vous avez dormis 273 ans soit 235 ans de plus que les prévisions.
Cet écart avec les prévisions à été due à un bug informatique qui a été résolut depuis.
Votre corps n'a pas apprécié cet écart et c'est pourquoi vous vous sentez faible. Cet état temporaire disparaitra d'ici quelques heures au mieux, demain dans le pire des cas.
Il faut vous restaurer rapidement pour tenir le coup."

Milamber apprit aussi par la même occasion qu'une mini-crise avait éclaté dernièrement au sujet d'un message en provenance de la Terre.
Après avoir englouti une impressionnante quantité de pates réhydratées, il se sentit mieux et décida de prendre connaissance du message terrien. Il se rendit dans le poste de commandement,
et demanda à l'ordinateur de lui passer le message.
Une voix métallique sortit des écouteurs que Milamber avait passé à ses oreilles et un texte s'afficha sur l'écran:

"Ici le sénateur Alman, responsable actuel du projet CO23GT2195RE aux vaisseaux de colonisation terriens. Un ordre contradictoire est arrivé: vous devez faire demi-tour, le projet est abandonné. Un nouveau plan de vol suivra ce message, rentrez le dans l'ordinateur de bord et lancez le pilotage automatique"

A cette dernière proposition, Milamber ne put s'empêcher de ricaner et de penser:
"c'est ca, prend nous pour des imbéciles !"

"Les colons et membres d'équipage seront ramenés sur leur planète d'origine avec une prime de dédommagement et les vaisseaux seront démantelés..."

Le reste du message était une répétition sous différentes formes de ce qu'il avait déjà écouté invoquant les noms des plus hauts responsables terriens actuels, tous inconnus de l'équipage,.
Il arrêta donc le défilement du message.

Il se jeta en arrière sur son siège et, la main sur les yeux, se demanda pourquoi toutes les galères qui devaient toucher leur mission se déroulaient pendant ses périodes d'éveil ?
Il regarda le nouveau plan de vol et ne vit rien qui lui parut dangereux, car la trajectoire passait par des zones non découvertes à l'époque de leur départ, leur permettant un trajet plus court. Il pris la décision de convoquer tous les chefs de vaisseaux et leurs capitaines pour décider de la conduite à tenir. Cette réunion fut programmée pour deux jours plus tard, le temps que tout le monde sorte de son hibernation et se remette.

Le jour dit, toutes les personnes convoquées lancèrent une vidéo conférence et discutèrent. Il apparu que la grande majorité des commandements souhaitaient obéir et faire demi-tour.

Milamber essaya bien de les convaincre, arguant qu'ils ne connaissaient plus personne sur terre, et que le voyage du retour pourrait être plus dangereux encore que l'aller.
Pensez donc, l'immensité de l'univers s'offraient à eux et ils voulaient retourner sur une terre qui les avait trompé, qui prétendait échanger l'aventure, le libre arbitre et des années de vie des colons contre une prime maigrichonne.
Milamber bouillait de rage à cette idée et certains commandants ou capitaines se rangèrent à son avis devant son discours enflammé.
Trop peu pour faire pencher la balance dans l'autre sens.
Milamber alla dans la salle des machines en attendant les résultats et les derniers indécis, il contrôla l'état de marche des appareils et un détail l'intrigua, un cadran empoussiéré sur le mur, il indiquait :

Citation :: "Combustible restant 1700 unités soit 41 %"

Un rapide calcul de tête permis à Milamber de comprendre que le vote n'avait plus lieu d'être.

Il remonta vers son pupitre de communication alors que les résultats apparaissaient:

Citation :: "Pour le Retour: 10 Contre: 5 Blanc/nul: 2"

Il demanda une communication prioritaire et annonça:

"Le vote n'a plus lieu d'être !"

Il fit une pause avant de reprendre:

"Nous ne pouvons pas retourner sur terre. Le deutérium va manquer, nous avons dépassé le point de non retour il y a une cinquantaine d'années."

Il s'en suivit un brouhaha infâme, les paroles fusaient dans tous les sens à tel point que le système de communications fut saturé pendant une dizaine de minutes. Milamber demanda la raison de cette surconsommation.

"Elle est très simple commandant, lors de l'Episode des Aracnadiens, nous avons brulé beaucoup de carburant pour nous arrêter et plus encore pour repartir à toute vitesse.
Cette escale n'étant pas prévue par la terre, nous serions donc en manque de deutérium. Rassurez vous, nous en aurons assez pour atteindre notre objectif premier."

Des voix s'élevèrent demandant:

"Nous sommes donc condamnés à atterrir sur ces planètes ?"

Milamber sourit à cette question, il attendit que le silence revienne plus ou moins et pris la parole:
"En effet, nous n'avons d'autre choix que celui de poursuivre notre voyage, mais pourquoi parler de condamnation alors que chacun d'entre nous, de même que ceux qui hibernent en ce moment, a mûrement réfléchi à cet engagement pendant plusieurs mois. "

Il fit une pause avant de reprendre
"Nous ne faisons rien de plus que ce qui avait été prévu au départ, aussi nous suivrons le plan de vol initial tout en tenant compte des modifications que nous lui avions apportés."

Malgré les nombreuses plaintes, la plupart des commandants choisirent de continuer l'aventure ensemble. Seul un vaisseau fit le choix de revenir et lança un appel d'aide à la terre pour l'aide au carburant.
Les dernières communications rapportent que le vaisseau, incapable de modifier son cap, fut la proie des pirates qui s'en emparèrent, les colons furent revendus comme esclaves, le vaisseau démantelé et les pièces détachées servirent à construire la station spatiale de port royale, repaire de pirate très connu de nos jours.

A ce moment Milamber interrompit le biographe.
"Mais nous n'avons su ca que 50 ans après notre atterrissage, pendant tout le reste du trajet, nous avons été dans l'ignorance de leur sort, ce qui a introduit des tensions dans les équipages de certains vaisseaux"

Nous étions arrivés au point de séparation des vaisseaux de colonisation. Chacun poursuivit sa route de son propre coté, afin de laisser un large espace utilisable pour chacune des futures colonies.
Le Rillanon mit le cap sur la douzième planète du système 6186m22, une planète tellurique de dimensions semblables à celle de la terre qui orbitait autour d'un soleil jaune, encore jeune et lumineux. Les sondes avaient détecté une planète ayant une atmosphère respirable composée d'une grande part d'oxygène, mais nous n'en savions pas plus.

Au fur à mesure que le vaisseau se rapprochait, les instruments de bord nous fournissaient de nouveaux renseignements tels que la surface des océans qui était de 45% de la surface totale, l'orbite un peu plus éloignée de la planète lui autorisait une révolution en 500 jours terrestres, la journée en elle même durait 26 heures, la planète avait un diamètre approximatif de 7500 km et une fois ces constatations effectuées, le vaisseaux s'accorda au rythme des futures journées pour y habituer les colons.

[hrp]Chapitre 7: Approche Première[/hrp]

Six mois avant l'arrivée en orbite planétaire, les colons furent réveillés par groupes de métiers. Une par une, les cabines de cryogénisation s'ouvraient, et les médics de bord récupéraient les colons quelque peu affaiblis par leur longue hibernation en un deuxième accouchement supervisé par les machines et l'ordinateur de bord.
Après leur réveil, les colons étaient nourris puis conduits à d'immenses salles de sport, équipées pour rééduquer les muscles engourdis des futurs habitants et préparer leur masse musculaire aux efforts intensifs nécessaires à l'atterrissage et au débarquement.

Dès que tous les colons furent réveillés et en bonne condition physique, la pseudo-gravité du vaisseau, jusque là à peine inférieur au fameux "1G" terrestre, fût rehaussée progressivement à 1,6G pesanteur approximative de la planète qui, dut à sa masse et à son diamètre plus élevé que celui de la terre, était plus élevée que celle que les colons supportaient depuis leur enfance.
Les organismes humains mirent du temps à s'adapter à ce nouvel environnement, leur cœur devait fournir plus d'efforts pour propulser le sang au cerveaux. L'atmosphère, moins riche en oxygène, obligeait elle aussi les colons à un effort plus important pour respirer, comme si ils avaient été en haute montagne.

Le vaisseau était alors en pleine décélération, les photons nous rattrapèrent, puis nous distancèrent sans regrets alors que nous repassions en vitesse infra-luminique pour approcher la planète tant convoitée. La voir ainsi, toute proche me mis du baume au cœur.
Les scanners du vaisseau de colonisation entrèrent en action, balayant la surface à la recherche du moindre indice à nous livrer et c'est ainsi que nous parvinrent les premières données topographiques. La planète était composée de 2 continents et une multitude d'archipels parsemaient les mers et océans. Et au milieu de tout cela, notre cible: un supercontinent, de la taille de l'antique Pangée terrestre.

Il avait été décidé avant l'embarquement que nous atterririons sur ce continent pour des raisons pratiques qui étaient surtout l'espace disponible, la grande variété de biotopes disponibles ainsi que la probabilité plus élevée de trouver des gisements de minerais auprès des montagnes.

Mais la destination finale restait encore à choisir et je fit alors élire pour chaque métier un dirigeant de profession, destiné à représenter ses collègues dans les questions importantes.
Je les convoquaient alors tous dans la salle de commandement un matin, et les fit s'assoir autour d'un immense holo-projecteur dont l'hologramme projeté représentait le continent.
Nous décidâmes durant cette réunion d'appeler la planète Rillanon, et l'ordinateur de bord faillit perdre sa raison artificielle à cette annonce, faisant clignoter quasiment tous les voyants de contrôle du vaisseau et plongeant ainsi les ingénieurs dans la plus grande perplexité.

[hrp] description et récit pur cette fois ci [/hrp]

Plusieurs sites d'atterrissage avaient été présélectionnés, ils avaient comme point commun d'être à moins de 50 kilomètres du littoral mais à plus de sept kilomètres de celui ci et de préférence sur un plateau, de préférence le long d'une rivière pour faciliter les transports.

Ce qui avait pour conséquences d'ouvrir à la future colonie un accès à la mer, utile pour les ressources nutritives et énergétiques que l'on pouvaient en tirer, sans pour autant être trop menacé par un raz de marée intempestif.
Ces sites étaient aussi éloignés des zones sismiques notoires pour des raisons évidentes, possédaient un arrière-pays vaste permettant un développement futur important et des forêts abritant une biodiversité qui intéressait beaucoup les scientifiques pour les remèdes et nouvelles formules chimiques que l'on pouvait en apprendre.

Après des heures de palabres, chaque dirigeant de profession voulant avantager son métier en particulier sans se préoccuper de l'intérêt général, je parvins à les mettre d'accord, et nous réussîmes ensemble à désigner un point d'atterrissage et cela, c'était un vrai miracle.
Par un référendum, la ville que nous allions former prit le nom de Iléana, esprit de la prospérité et de la chance dans une ancienne culture terrestre animiste, maintenant oubliée de tous sauf des ouvrages d'histoire.

Placé en orbite géostationnaire au dessus de notre futur habitat, j'ordonnait à Rillanon de scanner précisément la zone pour fournir des relevés précis.
Après avoir reçu les relevés, je dut convoquer les spécialistes en agriculture pour qu'ils choisissent la zone qu'ils allaient cultiver, de quoi nourrir 1000 colons. Des rations avaient été prévues pour alimenter la population durant les premiers mois, le temps que les plantes importées parviennent à maturité.
Fort de leur renseignements, je me rendit dans le bureau que s'étaient aménagés les architectes et urbanistes, déposais la disquette contenant les plans sur leur bureau en leur annonçant:

"Voila les données dont nous disposons, le point d'atterrissage, la zone occupée par les cultures, avec des relevés topographiques précis. Quand nous atterrirons, je doit pouvoir savoir où les habitations seront construites, dans quel ordre, ainsi que les bâtiments administratifs et tout ce que doit comporter une nouvelle ville que l'on crée à partir de rien."

Conscients de l'importance de leur travail, ils répondirent par l'affirmative:
"Tout sera prêt dans les temps, lorsque nous nous poserons, il n'y aura plus qu'a chercher les matériaux de construction."

Je les saluais, sortis de leur pièce et me rendit au centre de commandement, pour dicter un discours que je devais lire après l'atterrissage et lança le début de la procédure de préparation.

La première fut le contrôle de l'arrimage des containers que le vaisseau transportait en soute, et la vérification de l'état des embryons et animaux cryogénisés.
En effet, une trentaine de vache laitières, au moins autant de brebis et de porcs étaient, à l'instar des colons qu'elles devaient nourrir plus tard, en hibernation dans des salles de Rillanon et l'on avait décidé de ne les réanimer qu'une fois sur la terre ferme, pour leur éviter le stress intense que pouvait provoquer une rentrée dans l'atmosphère avec un vaisseau aussi gigantesque.

La deuxième tâche fut le rangement du vaisseau, aucun objet ne devait pouvoir s'envoler quelques soient les secousses.
Les colons, bien ordonnés se mirent à cette occupation avec joie, car cela changeait de leur routine et indiquait un départ imminent.

Le vaisseau ralentit et quitta sa position, fit le tour de la planète, ralentissant petit à petit, puis l'on inclina le vaisseau pour effectuer la rentrée dans l'atmosphère. Le Rillanon se cabra et grinça en entrant dans les hautes couches de la stratosphère, la coque commença à chauffer au fur et à mesure de la descente, les boucliers ne stoppant pas la chaleur due à l'important frottement du vaisseau contre l'air.
Pour limiter les risques, la rentrée dans l'atmosphère devait se faire selon un angle très faible et il fallait parcourir plusieurs milliers de kilomètres avant d'arriver à leur but ce qui donnait amplement le temps au vaisseau de perdre de sa vitesse.
Quelques heures plus tard, le vaisseau ne volait plus qu'a quelques centaines de kilomètre-heure et il ralentit encore pour se poser, enclenchant toutes les rétrofusées dont il disposait, survolant les forêts et se dirigeant droit vers la plaine.
Mais dans le poste de commandement, c'était l'effervescence, le vaisseau allait toujours trop vite -l'athmosphère moins dense ralentissait moins le vaisseau que sur terre- et à cette vitesse la, ils allaient se poser sur l'eau, et aucune méthode de débarquement ne convenait à un tel type d'amerrissage.
En effet, le vaisseau contenait trop de matériel lourd nécessitant un sol ferme pour descendre.

Le capitaine, ayant tout pouvoir dans ce genre de situations remit les commandes du vaisseaux en manuel et lança une alerte par les haut-parleurs du vaisseaux:
"Accrochez vous, l'atterrissage vas être très brutal, restez bien assis et accrochés"

J'étais inquiet et demandais:
"Que comptez vous faire capitaine ?"
"Je vais le poser ce vaisseau, répondit l'interpellé transpirant visiblement, et sur la terre ferme de préférence, même si je doit descendre moi-même de cette foutue coque pour le forcer à s'arrêter !"
Les mains crispées sur les manettes, les yeux volant de cadran en cadran, il fit descendre le vaisseau de plus en plus bas, grimaçant à cause de la tension et de l'effort -aussi bien physique que mental- qu'il devait fournir.
Lentement, le vaisseau s'inclina selon un angle de plus en plus prononcé et les superstructures de la coque grincèrent sous la tension qui leur était imposée.
Le sol défilait sous eux très rapidement, ils survolaient encore la forêt mais au loin l'on apercevait déjà une grande étendue verte c'est là qu'il devaient atterrir.
Rillanon afficha les prévisions de trajectoires du vaisseau, le capitaine Balderk en tint compte et redressa légèrement le nez de l'appareil.

[hrp]
Fin du Rp écrit sur l'ancien fofo, début de la suite :

Maintenant !

[/hrp]

Un instant de calme absolu passa, le calme avant la tempête alors que le vaisseau restait suspendu en l'air continuant sur sa lancée.
Puis la tempête se déchaina, ou du moins c'est ce qu'il sembla aux colons lorsque le vaisseau effleura la terre, arrachant et labourant la végétation sur son passage, creusant un gigantesque sillon dans la terre derrière lui alors que les espèces indigènes fuyaient cet engin destructeur. Le vaisseau tremblait mais ralentissait plus qu'avant. Le vaisseau émit un long grincement sourd lorsque sa coque frotta contre des roches semi-enterrées, secouant les structures massives du vaisseau.
La coque se bloqua dans une anfractuosité de la roche et l'arrière du vaisseau se souleva, entrainé par son propre poids, des colons hurlèrent et certain s'évanouirent.
Alors que l'avant de l'appareil bloqué sur la roche et supportant tout le poids du vaisseau se comprimait et se fissurait, l'arrière dépassait allègrement les quarante-cinq degrés d'angle, et tout ce qui n'était pas solidement attaché -robots compris- se trouva propulsé vers l'avant de l'appareil occasionnant des dégâts dans certaines parois.

Un craquement se fit entendre alors que la roche qui retenait le vaisseau se fissura et le vaisseau repartit brusquement en avant, retirant l'arrière du vaisseau vers le bas. Le vaisseau émit un long grognement sourd et s'immobilisa.

Un instant de silence absolu passa et tout l'équipage éclata en félicitations et les colons se répandirent dans les couloirs en riant. Le capitaine Balderk restait crispé sur ses manettes, tremblant encore tremblant. Je m'approchait, lui posais la main sur l'épaule en lui disant:
"Bravo, tu nous a mené à bon port."
Il me regarda et relâcha ses manettes poussant un énorme soupir, et la pression se relâchant, il s'évanouit.

Les sas s'ouvrirent et des rampes d'évacuation sortirent des flancs du vaisseaux pour faire sortir une équipe d'explorateurs formée à partir de volontaires et armés.
Montés sur des vaisseaux anti-gravité ils quadrillèrent sommairement la zone autour de l'appareil avant d'envoyer un:
"Ici contrôle du site, tout va bien, aucun danger en vue"

Les appareils revinrent au vaisseau et se garèrent le long de son immense coque, les miliciens qui les conduisaient vinrent se ranger en deux haies entourant la sortie principale alors que l'équipe de commandement qui avait mené le vaisseau à bon port foulaient le sol de cette terre tant convoitée pour la première fois.
Je respirais l'air pur de cette planète pour la première fois et fis monter une estrade. Les colons sortirent du vaisseau en riant et s'amassèrent autour de l'estrade.
Une fois la sonorisation mise en place, je commençais mon discours:

"Aujourd'hui commence une nouvelle ère.
Cette planète est désormais la nôtre par voie de colonisation.

Pendant ces quelques années qui viennent, nous devrons bâtir des bases solides pour
supporter une civilisation saine.
Notre première priorité va être le logement, car nous avons suffisamment de vivres en stock.
Nous allons donc devoir construire des habitations collectives pour loger six-cent personnes, et trouver des sources d'énergies pour alimenter les machines et les logements.

Ceci devrait nous prendre cinq à six jours sur cette planète pendant lesquels un petit groupe travaillera à inventorier les espèces indigènes, voir lesquelles sont comestibles et à adapter les bêtes et cultures que nous possédons à l'écosystème local.
Après quoi nous nous lancerons plus particulièrement dans la culture et l'élevage pour subvenir à nos besoins.

Une fois cette deuxième phase effectuée, nous pourrons alors nous préoccuper de rebâtir toutes les technologies utiles que nous connaissons de la terre.

Maintenant que nous sommes sur la terre ferme, nous allons envoyer des messages à la terre pour leur annoncer notre réussite.
Selon notre niveau de développement, nous serons rejoints par d'autres vaisseaux dortoirs pour augmenter notre population et notre taux de développement.
Pendant les premières années qui seront critiques pour notre prospérité future, et selon la chartre de colonisation que vous avez tous signée, le commandement de la colonie sera confié au groupe de responsables désignés par le responsable du projet pour leurs compétences et qualités.

Nous créons donc en ce jour le Comité d'Administration qui sera chargé de décider des travaux prioritaires à effectuer et aura tout pouvoir pour trancher quelque litige que ce soit.
Il sera composé:
- du Commandant de vaisseau Mr Balderk
- de tous les directeurs de profession
- du commandant des forces armées Mr Algashi
Ainsi que de moi-même en qualité de Commander de mission.

Après la première réunion de ce comité nous avons décidé d'établir un règlement général applicable à toute la colonie et qui sera affiché dès demain.

En attendant vous êtes désormais tous citoyens de Rillanon !"

Une ovation monta de la foule, j'attendis qu'elle se calme avant de poursuivre et de finir:

"Chaque matin, nous vous communiquerons les buts de la journée.
Pour aujourd'hui, les tâches seront légères:
Explorer les environs, et comme nous avons, à dessein, atterrit non loin d'une rivière,
nous devons y bâtir une centrale hydro-électrique afin de ne pas épuiser l'énergie du vaisseau.
Nous sortirons du vaisseau des panneaux solaires et les assemblerons en une centrale auxiliaire qui complétera la production énergétique la journée, là ou la consommation est la plus forte .

Vous avez été organisés en dix-neuf groupes de cinquante personnes.
Les groupes un et deux sont composés uniquement de volontaires et feront office de milice et d'explorateurs.
Les autres groupes sont répartis par profession et les dirigeants de profession seront en charge de tous les groupes partageant leurs métier."

A ce moment le ciel gris se teinta de rose orangé et commença à se lever derrière moi, flattant mon sens du spectacle et impressionnant les colons en contrebas.

"Maintenant, tous au travail ! renseignez vous auprès de vos dirigeants, ils vous feront passer les instructions."

Chaque dirigeant pris son ou ses groupes en main et tandis que les groupes un et deux patrouillaient,
la soute du vaisseau mère s'ouvrit révélant des grandes plaques de capteurs solaires soigneusement empaquetés et des engins de manutention.
Les panneaux solaires furent sortis et on leur fit des fondations solides avant de les planter dans un endroit plat.

Ce matin le soleil se leva sur une chose encore inconnue pour ce monde: un millier d'humains marchant dans la rosée matinale qui se déposait sur une herbe plus bleue que verte et plus filandreuse que celle existant sur Terre. Le brouillard cachait la forêt par de grands voiles gris et l'air calme et humide résonnait de leurs appels tandis qu'il travaillaient de concert à bâtir une ville.

Les panneaux solaires furent orientés vers ce qui semblait être le sud, inclinés à quarante-cinq degrés et on en recouvrit les bords et l'arrière avec de grandes plaques pour éviter que le vent ne s'engouffre en dessous et ne les fasse s'envoler.

Des engins terrifiants sortirent du ventre du vaisseaux, remplissant l'air de leurs vrombissements, plus haut que trois hommes de bonne taille, je les envoyais escortés de quelques gardes pour aller récupérer et broyer des pierres.
L'un des engins les concassait et un autre les transformait en un mortier résistant que l'on fit transporter sous forme de blocs à coté du vaisseau pour ériger le premier bâtiment de la colonie.

Toutes les personnes désœuvrées se mirent à l'ouvrage, moi compris transportant des blocs de pierre reconstituée tandis que d'autres les assemblaient avec un autre mortier auquel on avait ajouté un additif.

Ces blocs étaient lourds, mais mon corps accueillit cette tâche avec bonheur après le long confinement dans le vaisseau, j'était simplement content d'être arrivé, de travailler sous le soleil matinal, rafraichit par une brise fraîche venant de la forêt.

Aux environs de midi, la centrale hydraulique fut finie et commença à tirer du courant de la rivière que l'on avait appelée Erolia .
D'autres personnes vinrent ainsi s'ajouter a notre force de travail tandis que les agriculteurs et éleveurs, libérés de toute autre obligation pour la journée, partaient repérer les environs pour trouver les meilleurs pâtures pour les bêtes et les meilleurs endroits à cultiver.
Ils étaient accompagnés d'une équipe de biologistes qui devaient eux répertorier les espèces végétales et rapporter des échantillons.

C'est ainsi que nous construisîmes notre premier bâtiment, le futur hôtel de ville qui pour l'instant servait de dortoirs.
Lorsque le soir arriva et que la lumière commença à décliner, je fis venir des grandes plaques de metaplast, un composé plastique ultra-résistant, et nous les posâmes pour former le toit du bâtiment.

J'envoyais des personnes chercher des rations et les distribuer pendant que d'autre faisaient feu de tout bois pour construire d'immenses tables à l'intérieur et à l'extérieur de l'hôtel de ville.
Nous avons ainsi mangé notre premier repas sur Rillanon.

Le soir, pendant que les colons discutaient joyeusement dehors, je convoquais le Comité d'administration dans une pièce à part de l'hôtel de ville, leur demandant de faire venir les agriculteurs et botanistes qui étaient partis dans la journée.

Dès que tout le monde fut assis, je demandait à monsieur Algoramé le résultat de ses recherches de la journée.
Il m'annonça une foule de découvertes de plantes inconnues, à commencer par l'herbe bleutée que nous avions foulé toute la journée,
ils avaient analysé sa composition et déduit que cette herbe était comestible pour les animaux que nous avions embarqués, et qu'on pouvait donc les ranimer dès le lendemain.

"Voila une bonne nouvelle !" m'exclamais-je,
"Nous lancerons donc le processus de dé-cryogénisation dès demain, en commençant par les animaux produisant du lait. Très bien ensuite ?"
Il reprit, "Nous avons découvert un buisson, que l'un des membres de notre équipe à baptisé 'almerta' ."

Il introduisit dans le lecteur que nous avions installé une carte et un hologramme assez fidèle apparut, il repris alors son discours:
"Les analyses préliminaires montrent que les baies qu'il produit sont nocives pour les organismes humains et plus généralement Terriens. Mais son intérêt réside dans le fait qu'il abrite une foule d'animaux de toutes tailles. "

Je remarquais son expression inquiète et tendue aussi demandais-je:
"Il y a quelque chose que vous ne dites pas n'est-ce pas ?"
Il me lança un regard étrange et repris d'une voix plus saccadé
"Un animal est venu se nourrir de ses baies, un animal étrange et selon nos critères possiblement dangereux. "

Il retira la carte du lecteur et en introduisit une autre. Lorsque l'hologramme se stabilisa,
le Comité et moi-même eurent un mouvement de recul, à la place d'un buisson accueillant se tenait un monstre des profondeurs marines terriennes, un bulbe monstrueux, des filaments volants dans tous les sens.
C'était une gigantesque méduse qui se tenait devant nous.

"Ce spécimen mesurait approximativement un mètre quatre-vingt et se mouvait dans les airs sans effort apparent, à la vitesse d'un bon marcheur mais nous ne l'avons pas vu accélérer. Il pourrait être dangereux pour des colons désarmés, mais la lutte serait courte contre un milicien équipé d'armes énergétiques a longue portée."

Inquiet, je demandais:
"Densité de population estimée ?"
"Aucune idée commander, c'est le seul spécimen que nous ayons rencontré"

Je réfléchis quelques instants avant de demander:
"Bien, d'autres découvertes ?"
"Bien sur, nous avons répertorié une trentaine d'espèces indigènes, certaines inoffensives, d'autres potentiellement dangereuses comme celle ci: Le sumac foliacé, comme son nom l'indique, il ressemble par ses effets au sumac vénéneux présent sur terre mais disparu de nos jours comme tant d'autre espèces."
L'holo-projecteur s'anima:
"La plante est bardée de petites épines qui se plantent dans la peau et délivrent un venin paralysant le système nerveux, une trop forte dose pourrait provoquer un arrêt cardiaque et/ou cérébral chez des personnes de constitution faibles, mais une telle dose serait tout de même suffisante pour assommer un adulte en bonne santé pendant quelques minutes ...."

La discutions se poursuivit jusque tard dans la nuit, à cause de la "découverte" des plantes indigènes les plus courantes certaines vénéneuses, d'autres plus rares comestibles et beaucoup n'étaient tout simplement pas assimilable par l'organisme humain sans modification notable.

Lorsque le soleil de cette planète se leva pour la deuxième fois depuis notre arrivée, il trouva une foule humaine en train de déjeuner dans l'herbe encore humide de rosée. Des grandes tables étaient sorties au pied de l'immense masse de métal et d'électronique qui nous avait amené ici.

Les médecins et scientifiques de tout poils se virent confier la réanimation des animaux, ruminants en tête et les agriculteurs les emmenèrent à la pâture qu'ils avaient trouvée appropriée et délimitèrent celle ci pour éviter que les bêtes ne s'égaillent grâce à des barrières générant un micro champ de force. Les animaux, un peu faibles et encore dans les vapes, eurent un instant d'hésitation devant l'herbe inhabituelle qu'ils foulaient et une ou deux vaches prirent panique et rentrèrent tremblante dans la soute du vaisseau d'où on les avait sortit et il fallu toute la persuasion des vétérinaires pour leur faire rejoindre le groupe dans l'enclos. Après quelques instants, les herbivores se mirent à brouter paisiblement.
Les autres colons se remirent à la construction de bâtiments de la vie quotidienne, entre autre une cantine et les premières habitations.

Vers la mi-journée, un groupe de biologistes mené par Mr Algoramé se présenta à moi. J'étais installé sous un arbre solitaire qui dispensait une ombre rafraichissante et je travaillais à l'organisation de la colonie lorsque je les vis arriver. Je me redressais et laissais ma liste des colons de coté pour les accueillir.
Je les saluais et demanda:

"Alors, comment se passe la réanimation des bêtes ? Pas d'ennuis en vue ?
- Tout c'est très bien passé, la totalité des animaux herbivores a pu être réanimé.
ce qui nous donne une avance de trois heures sur les prévisions, grâce à l'organisation sans faille de Rillanon.
- Très bien, allez vous dès maintenant réanimer les autres animaux ?
- En fait nous préférerions attendre pour voir comment s'acclimatent les autres."

J'acquiesçais et leur demandais de reprendre leurs explorations et leur inventaire.
"C'est en réalité là le but de notre visite, nous aurions aimé continuer, mais après nos rencontres
d'hier, nous aimerions être accompagnés de quelques miliciens armés car nous souhaiterions nous rendre dans la forêt."

Acceptant leurs arguments, j'ordonnais à une demi-douzaine de miliciens de lâcher leurs outils pour accompagner les scientifiques, ils furent accompagnés aussi par un cartographe et un géomètre qui devaient repérer la zone et en établir une carte plus précise que les relevés faits depuis l'orbite haute de la planète car le couvert de la végétation gênait les radars.

Les regardants partir, je fus envahi par un sentiment d'urgence, comme si je les envoyais à la mort, et un long frisson me parcouru le dos. Je me secouais et décidais de me changer les idées en participant aux constructions. Les colons, me voyant faire le même travail qu'eux, me hélèrent et je montais ainsi dans leur estime.
L'après midi passa vite, à faire s'élever les bâtiments les uns après les autres et une fois que les bâtiments communs furent finis, nous nous attaquâmes aux maisons.

D'après les plans des architectes, ces "maisons" étaient en fait de petits immeubles d'une quinzaine d'appartements pour une ou deux personnes. Ces immeubles, furent rapides à construire, mais le placement des nombreuses cloisons intérieures fut plus lent.

Nous en construisîmes pas moins de douze dans l'après midi, mais nous dûmes attendre le retour des engins de chantiers pour leur donner un toit, puis les colons formèrent une grande chaîne entre le vaisseau et les nouveaux bâtiments pour y transporter tout l'habitat utilitaire (table, lit, étagères) nécessaire au confort d'un humain. Chacun espérant intérieurement pouvoir y résider au plus tôt.

Le soleil se couchait et ceux qui regardaient vers l'océan eurent la chance unique de voir pendant un instant le soleil changer de couleur et projeter ce qu'on appelle l'éclair vert, phénomène rarissime qui en émerveilla plus d'un.
J'eu alors un instant de doute, et alors que les tables se dressaient pour le diner, je pénétrais dans le vaisseau et me dirigeais vers le quartier des biologistes et des botanistes. Je frappais à la porte et lorsqu'un homme m'ouvrit, je lui demandais

"Bonsoir, excusez moi de vous déranger, mais est ce que vos collègues qui sont partis cet après midi sont rentrés ?
- Pas encore ! nous avons reçu une transmission d'eux il y a environ quatre heures standard, mais rien depuis.
- Merci de vos renseignements, si jamais vous aviez des nouvelles d'eux, prévenez moi au plus tôt. Bonne soirée.
- Bonne soirée Commander"

Je m'en retournais et une fois dehors je cherchais des yeux Mr Algashi. Ne le trouvant pas,
j'interpellais son second et lui ordonnais de réunir au plus vite tous les miliciens disponibles.
Je transmis des instruction au capitaine Balderk, le nommant mon successeur au cas ou il m'arriverais malheur.
Mon pressentiment de tout à l'heure se fit plus présent et presque suffocant.
Je vis les miliciens endosser leur tenue de terrain et les rejoint pour en enfiler une à mon tour.
Tout en m'habillant, je leur expliquais la disparition subite des scientifiques.

J'ouvris une malle blindée et en tirais plusieurs armes de point ainsi que les premiers boucliers énergétique portables - un luxe coutant une petite fortune que j'avais chargé discrètement à bord avant le départ - et les distribuais.
Chacun se munit en outre de plusieurs chargeurs et nous montâmes dans un des vaisseau anti-gravité tout-terrain. Le vaisseau équipé d'un canon de puissance moyenne démarra lourdement et s'en fut vers la forêt dans la direction présumée qu'avaient pris les scientifiques. La faible luminosité décroissante ne nous dérangeait pas encore et les miliciens étaient équipés de casques à vision nocturne au cas ou la mission durerait.

Nous ralentîmes à l'orée du bois et descendirent du véhicule les traces du passages des scientifiques étaient évidentes, leur lourd matériel ayant cassé des branches par endroit.

Le véhicule arriva à l'orée de la forêt et ralenti encore pour slalomer entre les arbres. Il dut s'arrêter soudainement devant un mur d'arbres, et le conducteur prit la parole:
"Commander, la forêt devient trop dense, le VLAGP (Vaisseau Léger Anti-Grav de Patrouille) ne peut plus avancer sans endommager fortement la végétation et sa propre structure.
"Tant pis, nous allons continuer à pied !"répondis-je.
Je fis descendre les miliciens, puis en désignais deux pour garder le vaisseau,
"Vous deux, restez ici et surveillez le vaisseau, si dans une heure nous ne sommes pas de retour, allez chercher des renforts. Tous les autres, avec moi !"

Nous nous enfonçâmes dans le dense sous-bois alors que la lumière diminuait, filtrée par l'épais couvert végétal. Notre matériel, équipé en urgence nous gênait dans notre progression en terrain inconnu. Alors que l'obscurité devenait presque totale, nous passâmes nos casques en vision nocturne, -un procédé combinant rayons x et infrarouges- pour continuer à avancer.

Tout en marchant silencieusement, je pensais aux miliciens qui m'entouraient. Entrainés sommairement aux techniques de combat de corps à corps basiques, ainsi qu'au maniement de leur blaster de combat, ils étaient qualifiés pour les combats de faible envergure, la protection rapprochée, et la répression d'émeutes limitées. Mais toutes leurs compétences n'auraient servit à rien dans un engagement plus important -contre d'hypothétiques autochtones par exemple- et pour un premier combat, le stress pourrait les faire paniquer.

Je grimaçais alors que le milicien de tête marchait sur une branche particulièrement sèche qui fit entendre bruyamment sa protestation.
La troupe que nous formions alors avançait selon la formation classique en triangle, très utile pour progresser en terrain inconnu, mais la formation était plus libre que dans les manuels de stratégie -qui faisaient mon plaisir avant le départ- à cause de la densité de la végétation.
A vrai dire, à ce moment précis j'espérais surtout que nous retrouverions les biologistes sains et saufs, sans faire de mauvaise rencontre...

"Commander, venez voir !"
je laissais là mes pensées et mes réflexions et, dans la forêt maintenant très silencieuse, rejoignis la tête de la formation.
Un corps humain gisait à terre (ou devrais-je dire à sol ?), encore vivant d'après la chaleur qu'il dégageait, contrastant fortement avec la froide végétation alentour. Je m'approchais de l'homme, et fis signe au reste de la troupe de prendre position autour de nous, de manière à nous protéger tandis que j'examinais l'homme.
Il était inconscient, son pouls lent mais pas suffisamment pour être anormal, ses traits paisibles ne dénotaient d'aucune frayeur et il tenait toujours à la main le spécimen de fougère qu'il examinait.
L'attaque avait dût être foudroyante, si attaque il y avait eu car son corps ne présentait aucune lésion visible.

Je fis part de mes réflexions à mes hommes et chargeais l'un d'eux de porter le botaniste tandis que nous cherchions le reste de l'équipe.

Un par un, nous retrouvâmes les membres du groupe 4, le groupe de recherche biologie-botanique. Tous semblaient avoir étés surpris, et les quelques miliciens qui les accompagnaient n'avaient même pas sortis leurs blasters.
Je demandais par radio au VLAGP de venir à notre rencontre alors que nous nous dirigions vers la fin de la forêt, portant chacun ou à deux les membres de l'expédition.

Je ne repérais alors aucun signe avant-coureur, le silence était quasi-total, excepté les quelques animaux nocturnes qui se manifestaient à cette heure tardive.
Je vis pourtant deux miliciens s'effondrer devant moi, sans plus de bruit qu'un bruissement de feuilles, et je m'apprêtais à les héler avant qu'une onde invisible ne me mette à genoux, j'essayais de me redresser mais ce fut peine perdue, comme si mes jambes n'existaient plus.
Je me penchais en avant et me retins difficilement avec mes bras, mon corps semblant peser une tonne.
Alors que je n'arrivais plus à émettre une pensée cohérente, je tombais à plat ventre, l'esprit obscurcit. J'eus alors conscience d'un souffle rauque et profond, celui d'un grand animal, prédateur, avant de sombrer dans l'inconscience.

Une lumière blanche aveuglante, dure et froide me brulait les yeux. Des sons rauques agressaient mes oreilles et mon corps douloureux me semblait n'être qu'une plaie géante tant la douleur irradiait de tous mes membres, aussi je retombais dans les ténèbres douces et réconfortantes.

Je reviens, je m'accroche à la lumière, déjà moins violente, je me bouche les oreilles, j'ai l'impression d'être complètement myope, tout est flou, indistinct, même les sons sont dans le même état.
J'entend, mais je ne comprend pas, j'essaye de réfléchir mais en vain, hard disk failure, memory access error, tout ce que vous voulez, ca ne répond pas, la mémoire est grillée, j'essaye de me souvenir, je force ma mémoire à parler, mais c'est le grand blanc.
Je referme les yeux je me concentre sur les sons mais impossible de les comprendre, à tel point que je doute d'entendre le langage terrien en usage dans toutes les colonies de la planète terre.

Mon esprit s'éclaircit je distingue une grosse forme dorée penchée au dessus de moi, derrière un fond vert clair laisse filtrer par endroit une lumière désormais plus douce à mes yeux. Après réflexion, je crois être toujours sous le couvert végétal de la forêt, ma vue devient plus claire à chaque instant. Un peu inquiet quand à mon état, je tentais de remuer mes membres, mes doigts, mes orteils.
Soulagé, je constatais que bien que réticents, tous répondaient présent, chaque tentative de mouvement me donnait l'impression de peser plusieurs tonnes mais quelque soit mon état, c'était réparable, rien de grave à priori.

Mais l'immense créature dorée au-dessus de moi pris conscience de mes ridicules tentatives pour bouger, les sons (ou les paroles ?) qu'elle émit alors devinrent plus pressants, moins posés, leur sens m'échappait toujours, mais la signification du flot de sons m'apparaissait clairement. C'était une alerte, un signal de danger.
Au prix de maints efforts, je réussis à tendre ma main dans sa direction, mes yeux hors d'usage ne virent qu'une barre verticale se tendant vers l'immense chose dorée qui me surplombait. Un sifflement strident me vrilla les oreilles, je me crispais et alors que le cri cessait, la vague invisible me refrappa me lançant sans remords dans les limbes dont je sortais à peine.

Je me réveillais complètement quelques jours plus tard, aucune séquelle n'avait été descellée. Je fus le premier de l'équipe à sortir de ce que les médecins appelèrent un coma léger. On m'appris à ma sortie que ce type de coma était inconnu sur terre, les influx nerveux ne parvenaient pas à sortir du cerveau , mais dénotaient d'une activité cérébrale proche de celle du sommeil léger.

Nous étions restés inconscients de cinq à huit jours selon les personnes, mais lorsque je sortis du ventre du vaisseaux six jours après le départ de notre expédition de recherche, la vue me stupéfia.
Les quelques bâtiments que nous avions érigés s'étaient agglomérés en une petite ville suffisante pour accueillir l'ensemble des colons, un grand hangar servait d'étable aux ruminants importés de la terre. Les cultivateurs avaient retourné de grandes étendues de terre, qu'ils avaient semés de céréales terrestres telles que le maïs, le blé et l'avoine, ainsi que d'une plante indigène, l'aléasa qui s'était révélée comestible et même très bonne et nourrissante.
La découverte d'une plante indigène adaptable à l'alimentation humaine était cruciale, car il n'était pas dit que les céréales terriennes se plaisent dans les champs où l'on les avait plantées.

Le travail de listage des espèces indigènes découvertes avançait bien, et je sursautais en voyant un petit animal perché sur le toit d'une des maisons proches.
Ses manières à la fois curieuses et hésitantes me firent sourire et penser aux écureuils terrestres, espèce disparue ou presque lors de notre départ, l'évolution avait l'air d'avoir suivie des chemins plus ou moins semblables sur nos deux planètes, malgré l'immense distance qui les séparaient.
A moins qu'il n'y ait tout simplement pas plus de voies et que seules les variations étaient tolérées et survivaient. Mais dans ce cas, une espèce dominante et peut-être même technologique aurait dut apparaitre, mais elle ne s'était pas encore montrée si toute fois elle existait.
Je poussais plus loin mes réflexions, tout en me dirigeant vers le centre de commandement:

Et si cette espèce s'était finalement révélée à nous ? L'incident de la forêt pourrait-il être de leur fait ? Dans ce cas, leur technologie devait être très avancée pour nous avoir vaincu de cette manière !
Dans le cas contraire, que pouvait être la cause de cet incident ?

Je me secouais la tête avant de me rendre au centre de commandement dans un bâtiment plus élevés que les autres, je sentis mon état de faiblesse en me lançant un peu effrontément dans la montée des 5 étages par les escaliers.

Je me sentais bien, mais j’avais surestimé mes forces et sous-estimé l’état de faiblesse dans lequel on peut se retrouver après une semaine couché sans bouger. Je dus donc faire plusieurs pauses dans la montée et une dernière avant d’entrer dans le poste de commandement, le temps de retrouver mon souffle et mes forces. Je plaquais ma paume sur le contrôleur devant la porte, un peu étonné d’en trouver un là, et laissais le temps à l’automate de sécurité de vérifier mon identité. La porte s’effaça dans le mur pour me laisser passer et j’entrais résolument.

La nouvelle de ma sortie de l’hôpital ne s’était pas répandue aussi vite que je le croyais au vu des mines stupéfaites du Comité d’administration. La porte se referma derrière moi alors que j’explorais du regard la nouvelle installation construite pendant mon récent coma.

Je souhaitais le bonjour au individus présent et leur demandais des nouvelles de la colonie. En fait de nouvelles, je reçu un compte-rendu quasiment exhaustif de toutes les activités de la semaine, depuis l’installation d’une centrale éolienne dans les collines jusqu’aux dernières découvertes sur la faune et la flore locale, en passant par la brusque montée de ma popularité parmi les colons. Un peu étonné, je demandais des précisions sur ce dernier point.

Les chercheurs que nous avions retrouvés étaient déjà sortis depuis un jour ou deux de l’hôpital et avaient fortement répandu l’histoire de notre tentative de sauvetage qui avait impressionné les colons.
Je compris bien plus tard l’origine de cette popularité, en effet les gens attendent d’un chef qu’il les dirigent, mais c’est d’un ami qu’ils attendent de l’aide en personne. Cette opération de sauvetage m’a propulsé quelque temps au rang de héros en risquant ma vie - bien involontairement – pour sauver les leurs.

Mais une nouvelle assombrissait le tableau. Un des hommes, alors qu’il se promenait à quelques pas de la colonie, s’est retrouvé attaqué par une demi-douzaine de ces méduses volantes. La milice fût envoyée pour le sauver mais ils arrivèrent trop tard pour le sauver et donnèrent libre cours à leur fureur et leur désir de vengeance en pulvérisant les créatures à grand renfort des armes énergétiques dont ils étaient pourvus.

L’homme avait été enterré avec tous les honneurs possible et une pierre tombale magnifiquement décorée ornait sa tombe. Mais maintenant que j’étais revenu, les membre du comité voulaient mon avis sur une question importante : devions-nous détourner des colons de notre installation pour chercher d’où venaient ces monstres afin de s’en protéger ? et éventuellement de les détruire ?
Sans compter une possible contre-attaque de leur part, une telle action aurait pu déséquilibrer totalement la chaîne alimentaire de ce monde.

Je les dissuadais donc d’utiliser cette technique pour le moment, nous allions plutôt mettre en batterie les défenses du vaisseau et en déplacer quelques-unes en périphérie de la colonie (celles à plus longue portée notamment) afin de créer un périmètre de sureté.

On donna des ordres pour faire déblayer le terrain autour de la colonie afin d’augmenter la visibilité et de supprimer les zones d’ombre sur les radars. J’ordonnais aussi l’édification d’une barricade avec les containers vides le long des immeubles.

Mais pendant quelques dizaines de jours, plus aucun signe de ces créatures ne fut relevé dans les alentours de la base et la surveillance commença à se relâcher.

L’absence de toute trace nous laissa dans l’ignorance la plus totale de leurs modes de vies, caractéristiques ou de leur comportement, ce qui n’était pas sans frustrer les exobiologistes qui avaient pour la première fois l’occasion d’étudier une forme de vie potentiellement intelligente.

Heureusement ce répit nous permit de construire les derniers bâtiments qui nous manquaient et ainsi de loger tout le monde, de poursuivre les recherches sur les espèces indigènes et de continuer les récoltes. Un groupe d’immigrés d’europe centrale avaient même réussi à produire un ersatz de vodka, qui plongea une bonne partie de la communauté dans une bonne humeur.

[HRP]
Ceci est le début du chapitre 11 de ce récit,
j'ai 3 pages de retard à poster déjà mdr.

Chapitre 11 : rencontre du n-ième type

ENJOY !
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"Au rapport ! " Le milicien qui se présentait devant Milamber s’inclina et attendit qu’il lui fasse signe de parler. Milamber était parti superviser la construction d’une station météorologique dans un endroit dégagé des montagnes.

Les instruments provenaient vaisseau Rillanon et avaient été déchargés le matin même. Et il avait ajouté sans faire de bruits ni de remarques un radar moyenne portée du vaisseau.
*La météo n’est pas vraiment une priorité mais un radar, relié par les ondes au centre de contrôle du vaisseau pouvait s’avérer extrêmement utile en cas d’attaque.*

Il fit signe au milicien de faire son rapport.
" Un scientifique a été attaqué par les méduses, alors qu’il inventoriait la faune en bordure de la forêt, un peu au delà du périmètre de sécurité. "
Les yeux de Milamber s’agrandirent d’effroi.
" Son état est critique, il a été transféré à la salle de réanimation de l’hôpital. Les colons sont choqués, beaucoup parlent de monter une expédition punitive. "
Il dégluti avant de poursuivre :
" Le capitaine Balderk a mit en place un système de sentinelles le long du périmètre de sécurité et elles ont repéré plusieurs fois dans l’après-midi des méduses à la lisière de la forêt. Comme si elles nous observaient. "
Milamber ordonna au milicien de repartir, et une fois l’installation des derniers éléments de la station terminée, il la fit évacuer et verrouilla toutes les issues.
Lui et les colons qui l’accompagnaient repartirent en direction du centre de commandement le plus vite possible.
*pourvu que personne ne monte d’expédition pour venger le scientifique, cela pourrait nous conduire à la catastrophe !*

Ils arrivèrent au périmètre de sécurité sans être inquiétés et foncèrent vers le centre de commandement. Milamber mit pied à terre et s’engouffra dans le bâtiment, ordonnant au miliciens de ne laisser entrer personne d’autre que les membres du comité d’administration.
Il entra dans la salle de réunion et lança l’appel d’urgence.
Ce système récemment mit en place alertait les membres du comité d’administration et leur demandait de se rendre dans la salle de réunion au plus vite. Heureusement, la plupart étaient déjà au centre de commandement et arrivèrent très rapidement et ce qui s’avérait être la première réunion de crise de la colonie débuta.

La première mesure fut d’instaurer le couvre-feu. Tous les colons furent évacué dans le vaisseau, à l’abri de tout problème pendant que les miliciens s’armaient et prenaient position autour de la ville et du centre de commandement.
Rillanon activa ensuite les tourelles de défense dispersées dans la colonie et lança le programme d’autodéfense.
Le capitaine Balderk prit la parole :
" Les colons sont en sécurité et la colonie est parée. Le no man’s land est sous surveillance et les miliciens se tiennent prêts à intervenir. "
" Très bien, attendons maintenant. " répondit Milamber.

Les membres du comité se tournèrent alors vers les écrans de contrôle, attentifs au moindre mouvement.

Une lueur rouge s’alluma sur un cadran, un opérateur se précipita pour en savoir la raison.
Il se retourna vers Milamber.

" Et bien mon ami que se passe t’il ? on dirait que tu as vu un fantôme !
- Malheureusement non commander, mais j’aurais préféré ! "

Il se reprit et se remit au garde à vous avant de déclarer :
" Le scanner a détecté un grand nombre de formes de vie non-humaine en lisière de la forêt.
Elles ne semblent pas approcher du no-man’s-land pour l’instant.
- Que voulez-vous dire par ‘un grand nombre’ ?
- Si nous nous basons sur les spécimens de méduses que nous avons rencontré, pas moins de dix mille.
Si c’est une espèce plus petite, au bas mot cinquante mille. "

Un grésillement se fit entendre dans les haut-parleurs de la salle de réunion, et Rillanon prit la parole :
" Messieurs, j’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer.
Le problème se situe au niveau des réserves d’énergie pour les tourelles de défense.
D’après le calcul approximatif que je viens de faire, nous n’avons que 8000 tirs d’artillerie à disposition. Nous risquons donc d’avoir à recourir aux armes portables des miliciens.
De plus nous ne pourrons subir qu’un seul assaut de ce type car les usines produisant les réserves d’énergie nécessaire ne sont pas encore finies. "

Un lourd silence plana tandis que chacun digérait les informations délivrées par le vaisseau.
Milamber se leva et demanda :
" Rillanon, avons-nous encore des vaisseaux capables de les survoler ?
- Il nous reste deux modules d’exploration, jauge de carburant 100%, armement inexistant
- Bon.... on a des containers vides en dehors de ceux utilisés par la barricade je suppose ?
- affirmatif, 30 containers vides de 3 mètres par 5 et une dizaine de 10 mètres par 5
un module d’exploration ne peut en transporter qu’un à la fois"

Une lueur sauvage s’alluma dans ses yeux alors qu’ils prononçait ces mots.
Il s’adressa à l’opérateur :
" Envoyez l’ordre de charger un grand container dans chacun des modules et de les tenir parés au décollage "

L’opérateur s’exécuta avant de confirmer :
" Ordre transmit et reçu. "

Il se retourna vers les écrans de contrôle et sursauta.
" Oh merde non !
Je vous demande pardon messieurs mais les créatures font mouvement, elles se dirigent vers le no-man’s-land
- Dès qu’elles posent le pied dessus envoyez un tir de semonce dans leur direction, prévenez les miliciens qu’ils risquent d’avoir du boulot rapidement.
-A vos ordres commander ! "

Le capitaine Balderk s’installa à un écran et utilisa les caméras pour obtenir des images détaillées. Il visionnait toutes les images possibles à la recherche de quelque chose :
" C’est étonnant mais... je crois que ces créatures n’ont pas d’armes !
- Juste leurs tentacules et leur poison ?
- affirmatif, aucune arme technologique ou même primitive n’apparait sur les écrans.
- Les miliciens ont-ils revêtu les combinaisons intégrales ?
- Oui, c’est fait. "

Milamber réfléchit alors :

*Nos hommes ne craignent rien, mais ces créatures peuvent nous vaincre par la seule force du nombre, et si nous devons rester cloisonnés dans le vaisseau, nous allons périr.
Rillanon n’a pas assez de carburant pour effectuer un décollage, nous sommes donc coincés sur cette planète. Nous n’avons d’autre choix que de les vaincre pour gagner cette bataille !*

Mais ce n’était pas cette bataille qu’il fallait remporter pour gagner son droit de vie sur cette planète, c’était une guerre qui fallait gagner car au final une espèce seulement pouvait régner à sa guise sur la planète, l’être humain ne connait pas la cohabitation.

[HRP] la suite ce soir ou demain matin ^^ [/HRP]

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